Le prophete mohammad et sa famille vénéréé

Des mandats d’arrêt contre des membres de la famille du président Ben Ali

Des mandats d’arrêt contre des membres de la famille du président Ben Ali

JUSTICE / mardi 29 avril 2008 par XAVIER MONNIER
SOURCE "" bakchich.info""

Voilà un sujet de discussion que Nicolas Sarkozy, en visite d’État en Tunisie, pourrait aborder avec le président Ben Ali. Deux neveux de la Première dame tunisienne font en effet l’objet de mandats d’arrêts lancés par la France. Plusieurs yachts appartenant à des huiles françaises avaient été chapardés par cette jeunesse dorée de Tunis…

En visite officielle durant trois jours à Tunis, Nicolas Sarkozy aura tout loisir de découvrir les délices du royaume du jasmin. Une petite croisière en yacht, façon séjour offert par Bolloré, aurait pu être une idée, histoire de sceller un peu plus l’amitié franco-tunisienne.

Malheureusement, la famille régnante en Tunisie ne dispose plus d’aucun rafiot de luxe pour transporter l’auguste personnage présidentiel. En mai 2006, pourtant, un superbe monstre marin a mouillé dans les eaux de Sidi Bou Saïd, le petit port de plaisance où se repait la Tunisie aisée. A son bord, un capitaine de choix, Imed Trabelsi en personne, le neveu préféré de Leila Ben Ali Trabelsi, la gourmande Première dame du pays. Le jet-setteur du clan Trabelsi était tout fiérot de parader sur le pont de son Beru Ma V58 Princess, dont la valeur estimée dépasse le million d’euros. D’autant que le bateau était devenu l’attraction majeure du port, une étape obligée des sorties familiales.

LE SINGULIER TRAJET DU « BERUMA »

Las, trois fois las, le joujou lui a été vite confisqué. Dès le 26 mai 2006 de méchants scellés ont été posés sur le navire ; ordre de la justice française. Avant que celui-ci ne soit rapatrié vers la France… pour le plus grand désespoir d’Imed, qui avait fait la promesse de brûler le bateau plutôt que de la voir s’éloigner la prunelle de ses yeux. Promesse d’amoureux épris d’un bien qui n’est pas le sien.

Le « Beruma » a en effet suivi un singulier trajet avant de se retrouver entre les mains de l’ami Imed, trajet sur lequel se sont largement penchés les gendarmes toulonnais et corse, saisis d’une plainte pour « vol en bande organisée, vol, faux administratif, faux et usage de faux », par… le vrai propriétaire du bateau, Bruno Roger, l’éminent patron de la banque d’affaire Lazard frères.

Comme l’avait déjà raconté Bakchich, le sieur Roger a eu le déplaisir d’apprendre que son bateau avait disparu du port de Bonifacio, où il mouillait, le 5 mai 2006. Moins de 8 jours plus tard, à en croire les documents queBakchich a pu consulter, les pandores se mettent en action. En parallèle, la boite d’assurances Generali, assureur du bateau, lance également l’un de ses limiers dans le sillage du Beruma.

Du travail fort efficace. Fin mai 2006, le bateau est donc repéré en Tunis et rapatrié. Et dès le 10 septembre suivant, l’enquête sinon bouclée, du moins sa trame bien dessinée.

LES CHAPARDEURS EN PROFITENT POUR FALSIFIER LES PAPIERS DU BATEAU

Après avoir été dérobé du côté de la Corse, le rafiot s’en est allé faire escale en Sardaigne et plus précisément à Cagliari où suite « à une panne, il séjourne plusieurs jours ». Escale fort opportune puisque les chapardeurs en profitent pour falsifier les papiers du bateau. Puis le navire « sera découvert à Sidi Bousaïd par la société d’assurances Generali », reconnaissent les pandores. Eux s’évertuent à remonter la chaîne de « commande ».

Au sommet, donc le gentil Imed Trabelsi. Dans le rôle de l’intermédiaire avec les monte-en-l’air maritimes, un certain Azzedine Kelaiaia, qui est interpellé le 6 septembre 2006. Et dans le rôle des petits mains chargées d’exécuter le fric-frac et d’acheminer le bateau, trois associés d’une société varoise, Nautis Mer, en liquidation judiciaire. « Ces difficultés financières expliquent sans doute les motivations des uns et des autres à participer au vol », notent, presque compréhensifs, les gendarmes. Les trois loustics, Cédric Sermand, Olivier Buffe et Xavier Rico, sont eux interpellés le 5 septembre 2006.

UN AUTRE NEVEU AVAIT PASSÉ COMMANDE

Et ce ne sont pas un mais trois chapardages qu’ils confirment alors aux enquêteurs. Avant le « Beruma », le « Blue Dolphin IV » dérobé en janvier 2006 à Cannes et le « Sando », exfiltré du Lavandou dans le Var en décembre 2005 sont allés se balader du côté de la Tunisie. Une commande d’un autre neveu de Leila Trabelsi, la Première dame tunisienne, le plus méconnu Moaz.

Un amour des navires qui a sans doute excité la jalousie d’Imed. Voire blessé son ego de jet-setter sans yacht. Au moins désormais les deux garçons sont à égalité : tous deux visés par un mandat d’arrêt international émis depuis le 3 mai 2007 par la justice française.

Sans effet jusque là. Peut-être Nicolas Sarkozy pensera-t-il à glisser un mot à Ben Ali sur le sujet… D’autant que comme l’a révélé Mediapart, le ministre de l’Intérieur Sarkozy Nicolas, avait multiplié les coups de fils vers la Tunisie pour retrouver le bateau à ce moment-là.



15/10/2009
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